top of page

Musique, danse, littérature orale

Textes, photos, audios © Patrick Kersalé

Cette page donne accès à diverses rubriques concernant la musique, la danse et la littérature orale des Gan. Cliquez sur les boutons ci-dessous.

Les musiciens

Il n’existe pas de musiciens professionnels chez les Gan, tels les griots. Les acteurs de la musique sont presque tous cultivateurs, la subsistance de la société toute entière étant liée à cette activité.

Le musicien est désigné par le terme générique khɩ'rɛɛra. Pour désigner un joueur d'instrument spécifique, on dira “nom de l'instrument + khɩ'ra”.

Il existe en revanche un groupe de musiciens attachés à la cour royale dont l'activité principale demeure toutefois l'agriculture.

Un musicien aveugle, reconnu comme artiste professionnel, sillonne le pays gan avec sa harpe koninyɑ̃ : Akouna Farma.

La voix

Le tableau ci-après donne un panorama de la répartition des principales formes d'expressions vocales féminines, masculines et mixtes, chantées et parlées.

Expressions vocales féminines

Chant d'obsèques (bɩɩ tɩ̃ŋgɑ)
Chant pour l'excision (huure tɩ̃ŋgɑ)
Chant du soko (soko tɩ̃ŋga)
Chant pour le pilage des noix de karité (dʋgʋko minige) (nom du tambour d’eau)

Chant de meule (pas de traduction)

Expressions vocales masculines

Chant pour le battage du mil (sʋ' kpee tɩ̃ŋgɑ)
Interrogation du cadavre (kpɩ̃ɩmɑ)
Divination (kɑ̃nsɑ)

Expressions vocales mixtes

Chant pour les génies (kperegbee tɩ̃gɑ)
Conte (kpɩrgɑ), chantefable (kpɩr sʋ̃nɩgɑ), devinette (kpɩr kpekpese), proverbe (sᴐᴐsᴐ)

La voix

La voix (nʋʋgɑ) est assimilée à la bouche. Parler et parole se traduisent par sɛɛrɛ. La voix grave se traduit littéralement par “grosse voix” ( kpɑkpɑkɑ) et la voix aiguë par “petite voix” ( biIre'). Il a une belle voix se traduit par “sa bouche est douce” (ʋ nʋgɩrɩrɑ nʋʋ) et je n'ai plus de voix par “ma bouche est morte” (mɩ nʋgɩrɩ hugirimɑ). De même, “la voix du tambour koto” est littéralement traduit par “la bouche du koto” (koto wá nʋgɑ).

Le chant

S'il n'y a pas de terme pour désigner la musique, il en existe en revanche un pour désigner le chant : tɩ̃ŋgɑ. Ainsi, on distingue par exemple le chant pour les obsèques (bɩɩ tɩ̃ŋgɑ), le chant pour les entités spirituelles (nom de l'entité + tɩ̃ŋgɑ). Chanter lors des occasions de réjouissances telles les dernières funérailles ou le soko se dit tɩ̃nɛɛsɛ. On distingue, parmi les chanteurs, ceux qui chantent occasionnellement (tɩ̃tɩ̃mɑ), de ceux qui sont reconnus comme de véritables chanteurs (tɩ̃nɩɩnɑ). Dans les chants polyphoniques responsoriaux, on désigne la soliste sous le vocable (tɩ̃ khɛ) et celles qui répondent par (tɩ̃ hɩ̃gɩ̃nɩbɑ ; sing. tɩ̃ hɩ̃gɩ̃nɑ). L'action de changer les solistes se traduit pɛgɩ̃nsɛ.

Les pleurs

Les pleurs peuvent être considérés comme une expression sonore directement liée aux systèmes de communication car elles sont le signe annonciateur d'un décès pour l'entourage familial et villageois de proximité. Pleurer est défini par le terme général (fʋʋrɑ) et les pleurs rituels des femmes accompagnant les chants d'obsèques dans les cases funéraires se disent (bɩɩ fʋʋrɑ), littéralement “pleurs d'obsèques”.

Les appels

Pour appeler quelqu'un, un animal en sifflant ou en criant ou encore appeler les génies en utilisant le hochet tɛgɩrɛ, on utilise le même terme : yɩkɩ̃nsɑ. On distingue le sifflement avec un instrument (tɩɩrɛsɛ) et sifflement avec la bouche (fɩ̃nɛɛsɛ).

Les bruits

On distingue un bruit prolongé (kʋ̃gɩ̃nsɑ) d'un bruit furtif (kʋ̃mɑ). Ce dernier terme signifie également “dire”.

bottom of page