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Lobi

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Textes, photos, audios © Patrick Kersalé

Introduction par Patrick Kersalé

Les Lobi occupent une région à cheval sur le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et le Ghana, s'étendant du nord au sud sur plus de 350 kilomètres, en gros de Diébougou jusqu'au delà de Bondoukou, couvrant une grande partie de la province du Poni et l'extrémité méridionale de la province de la Bougouriba ainsi que les sous-préfectures de Téhini et de Bouna.

Ils sont originaires du nord-ouest du Ghana d'où ils émigrèrent à partir de la fin du XVIIIe siècle. Depuis, le territoire lobi n'a cessé de s'étendre, notamment vers le sud. Plusieurs facteurs interviennent dans ce flux migratoire : les conflits familiaux et interclaniques, la recherche de terres plus fertiles et plus giboyeuses, le rapprochement des pôles économiques ivoiriens. Ils forment aujourd'hui une population d'environ 300 000 individus.

La société lobi ne possède ni chef de clan, ni chef de lignage, ni chef de village, le père apparaissant comme le seul véritable détenteur de l'autorité. Elle est basée sur un système de double filiation, tout individu appartenant à un patriclan par son père et à un matriclan par sa mère. Elle est divisée en quatre matriclans associés deux à deux par des relations dites « à plaisanterie » : Kambou - Hien, Da - Somé ou Palé. Ces quatre matriclans sont représentés par les musiciens de ce disque.

Les Lobi sont animistes. Ils ont développé un grand nombre de fétiches les protégeant contre les esprits ou leur attirant leurs grâces : fétiche punissant les voleurs et les adultères, fétiche rendant les femmes fidèles, fétiche assurant la prospérité, fétiche protégeant des maladies ou des sorciers, etc.

Ces enregistrements, réalisés en novembre 1994 dans le canton de Gbomblora, présentent les principaux instruments et modes d'expression musicaux lobi. Il constitue un document précieux car, bien que les Lobi du Burkina Faso aient su conservé jusqu'ici leur particularisme culturel et leur identité, les contacts de plus en plus fréquents avec les modes de vie occidentaux désagrègent petit à petit leur extraordinaire organisation traditionnelle, condamnant à plus ou moins brève échéance cette musique. 

Les instruments musicaux

L'instrumentarium lobi se compose d'idiophones (xylophone yolõ), de membranophones (gboro et bãbãa) et de cordophones (arc musical kãkaramã, harpe fourchue kulõjo).

 

Xylophone yolõ

Le xylophone yolõ se compose de lames de bois montées sur un cadre formé de six montants auxquels sont attachées huit barres horizontales formant deux rectangles superposés, l'ensemble étant lié par des bandelettes de cuir. Des calebasses de forme sphérique dont la partie supérieure a été ouverte, sont suspendues sous les lames et ont pour rôle d'amplifier le son produit par chacune d'elle. La taille de chaque résonateur est adaptée à la hauteur de chaque note. Les calebasses sont percées de plusieurs ouvertures circulaires sur lesquelles sont tendues de très fines toiles, formant à l'origine le cocon protecteur des œufs d'une araignée, ajoutant une stridence recherchée à la sonorité. Pour permettre le logement de l'ensemble des calebasses à l'intérieur du cadre de suspension, elles sont organisées en zigzag sur deux rangées, leur suspension étant assurée par des bandelettes de cuir. Les lames sont elles-mêmes suspendues au-dessus des résonateurs par deux lignes de bandelettes de cuir torsadées passant par deux nœuds de vibration. Chaque lame a une longueur, une largeur et une épaisseur propre. L'accordage final s'effectue par affinement des deux extrémités. Les lames sont frappées par deux maillets terminés chacun par une boule formée d'une superposition de bandelettes de caoutchouc.

 

Tambour gboro

Tambour sphérique constitué d'une grosse calebasse aménagée d'une ouverture circulaire d'une trentaine de centimètres de diamètre, sur laquelle est tendue une peau par un jeu de lanières de cuir. La tension de la membrane est modifiable grâce à des cales de bois insérées entre les tendeurs et la calebasse.

Pour jouer, le musicien est généralement assis. L'instrument est serré entre les jambes et frappé à mains nues. Si le musicien joue debout, une sangle passant autour de son cou permet de porter le tambour.

 

Tambour bãbãa 

Pendant le jeu, l'instrument est posé horizontalement à terre. Il est joué selon diverses techniques :

  • une seule peau frappée avec une baguette droite,

  • deux peaux frappées avec deux baguettes droites par un ou deux musiciens,

  • une peau frappée par un musicien et le fût par un second,

  • une peau frappée alternativement avec une baguette et la main.

 

Arc-à-bouche kãkaramã 

L'arc musical kãkaramã (prononcer kankaraman) est un cordophone répandu en Afrique subsaharienne. Chez les Lobi, il est constitué d'une baguette de bois tendue d'une corde végétale. Pour jouer, le musicien passe la corde entre les lèvres, sans les toucher, et fait varier le volume de la cavité buccale afin de produire des harmoniques de différentes hauteurs tout en frappant la corde avec une tige de mil.

Jusqu'au début des années 60, l'arc musical était traditionnellement joué du mois d'août à la fin octobre, correspondant à la période de disponibilité du maïs frais. Le soir, après le dîner, des villageois se déplaçaient de maison en maison pour y manger des maïs grillés tout en jouant le kãkaramã. Aujourd'hui, les jeunes le jouent sans restriction ni de période ni d'occasion.

 

Harpe arquée kulõjo

La harpe fourchue kulõjo (prononcer koulondjo) est constituée d'un manche arqué semi-circulaire fixé à une demi-calebasse. Six cordes sont attachées de part et d'autre du manche. L'accord s'effectue par le biais de petites chevilles de bois, se trouvant d'un côté de l'arc, autour desquelles s'enroulent les cordes. Cette harpe est communément appelée "harpe ombilicale" chez les Lobi car, pendant le jeu, la demi-calebasse est appuyée sur le nombril du musicien. Pour en savoir plus sur la harpe fourchue, cliquez ici.

Enregistrements

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Arc musical kãkaramã avec triple frappement - Gouhité Herman Somé
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Arc musical kãkaramã avec triple frappement

La spécificité de cette pièce réside dans le fait que l'arc est joué par deux musiciens : le premier tient l'arc d'une main et passe la corde devant la bouche tout en la frappant avec une tige de mil ; simultanément, il fredonne un chant. Le second frappe lui aussi la corde avec deux tiges de mil.

Village de Gbomblora. Kãkaramã : Gouhité Herman Somé. Percussion : Filtounonté Etienne Da

Novembre 1994 

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Arc musical kãkaramã avec double frappement et percussion - Gouhité Herman Somé
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Arc musical kãkaramã avec double frappement et percussion

Comme dans la pièce précédente, l'arc est joué par deux musiciens en accompagnement d'un chant. Chaque musicien frappe la corde avec une tige de mil. Le musicien qui ne tient pas l'arc l'accompagne d'une percussion constituée par une plante à graines qu'il agite.

Village de Gbomblora. Kãkaramã : Gouhité Herman Somé. Percussion : Filtounonté Etienne Da

Novembre 1994 

Arc musical kãkaramã : jeu de questionnement

Il s'agit ici d'un jeu de devinette dans lequel l'arc est joué en solo tandis qu'une seconde personne pose des questions au musicien. Les enfants, les jeunes gens ou les jeunes filles l'utilisent pendant leurs jeux pour déclarer leur amour à une personne du sexe opposé. Un garçon jouant l'arc peut poser des questions à une jeune fille mais une jeune fille peut également interroger le joueur pour connaître le nom de sa bien-aimée. Par curiosité, le questionneur peut aussi demander combien de bœufs ou de moutons le prétendant offrira à sa belle-famille pour conclure le mariage.

Au cours du jeu, avant d'aller dormir, les jeunes mettent des épis de maïs frais sur des braises pour les manger en guise de dessert. Pendant ce temps, un jeune garçon ou une jeune fille demande à un joueur d'interpréter le morceau “lãnkar boré”. Si celui-ci est d'accord, il joue et il ou elle lui pose des questions, en se retenant de prononcer tout de suite le nom du père de la fille aimée ; ils ne le font que lorsqu'ils estiment le joueur essoufflé ou fatigué. Dès que la question coïncide avec la réponse préparée par le joueur d'arc, celui-ci soufflera sur la corde tout en continuant les frappements.

La pièce interprétée ici est en l'occurrence lãnkar boré, signifiant “fourche refuse”. On considère que le joueur est une fourche que le questionneur déplace de maison en maison, à la recherche de sa bien-aimée, pour la planter dans le logis de celle-ci. 

Village de Gbomblora. Kãkaramã : Gouhité Herman Somé. Paroles : Biwanté Kambou

Novembre 1994

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Arc musical kãkaramã - Gouhité Herman Somé
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Je te prends et te fais tomber dans sa maison. Fourche refuse ?

Je te prends et te fais tomber dans la maison de Omhethé. Fourche refuse ?

Je te prends et te dirige vers la maison de Koguité. Fourche refuse ?

Donc je te prends et te laisse tomber dans sa maison. Fourche refuse ?

Je te sors de sa maison. Fourche refuse ?

Je te dirige vers le village de Gbomblora. Tu acceptes ? Fourche refuse ?

Sa maison est là. Fourche refuse ?

Je me dirige avec toi vers sa maison. Et tu acceptes.

Je ne connais pas la mère de la fille.

Et Djobiri, la fille, est là ? Et tu acceptes.

Combien de boeufs ? Un boeuf ? Et tu refuses.

Deux boeufs ? Et tu acceptes.

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Harpe fourchue kulõjo - Ynoté Da
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Harpe fourchue kulõjo

Cet instrument est devenu rare en pays lobi. En 1994, dans le canton de Gbomblora composé de 31 villages, ne restaient que trois joueurs. La harpe enregistrée possède cinq cordes mais généralement elle en a six.

Elle est utilisée en auto-accompagnement de chants à caractère poétique ou narratif pour la distraction du seul musicien ou d'un entourage limité. Le répertoire comporte des chansons anciennes mais également des pièces de création récente, certaines traitant notamment du SIDA.

Village de Sanwara. Koulõjo et chant : Ynoté Da
05 novembre 1994

Cette pièce se compose d'une succession de trois chants. Elle est interprétée par un vieux musicien presque aveugle, Ynoté Da, exprimant son malheur et injuriant ses malfaiteurs. Ynoté Da, devint aveugle vers 1978-80 après avoir souffert pendant une douzaine d'années. Il  composa alors cette première pièce. Il y accuse ses camarades, ses voisins villageois, de lui avoir jeté des sorts par l'intermédiaire du sorcier, pour qu'il devienne aveugle. Il s'étonne d'apprendre que ce sont ses proches qui lui veulent du mal. Mais il est persuadé qu'il va être soigné par le fétiche du village. Alors il le loue, espérant la guérison prochaine, et commence à recouvrer un peu la vue, trop peu...

Après des années vécues derrière le rideau opaque, il finit par se rendre chez monsieur Bõbãne afin qu'il le soigne plus efficacement. Mais des rumeurs courent, car M. Bõbãne a lui-même une fille aveugle qu'il n'a jamais pu soigner, alors comment pourrait-il guérir Ynoté ? Les soins dispensés par l'homme apportent cependant de l'amélioration à son état, aussi chante t-il la victoire en citant le nom de ses enfants, en félicitant le fétiche du village ainsi que son fétiche familial, le wathil.

La seconde pièce a été composée vers 1950. Il s'agit d'une moquerie s'adressant aux hommes et aux femmes célibataires. Il est dit qu'ils ne dorment pas la nuit, sous entendu qu'ils sont à tout moment excités. Lui, affirme au contraire qu'il dort à merveille mais que pour cette raison, toutes les femmes sont parties, le laissant ainsi avec sa solitude.

La troisième pièce reprend l'idée du premier thème, à savoir la persécution. Ynoté Da prétend qu'en plus du mal que lui font les gens, son propre frère aussi, lui en fait. Alors, il ramasse les empreintes des pieds de ce dernier, les emporte chez le féticheur afin qu'il lui jette un sort et l'insulte en se moquant de son ventre bedonnant et de ses pieds grêles...

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Chant de fête - Filtounonté Etienne Da
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Chant de fête

Ce type de chant, support musical de la danse, est nommé nonee (prononcer noné), signifiant “chant à la calebasse”. Il est pratiqué lors des fêtes, en intermède, pendant que les joueurs de xylophone se reposent.

Cette pièce est constituée par une alternance de chants, de récits narratifs interprétés par un soliste et de formules scandées par les participants. Les formules sont indiquées par le soliste au début de chaque chant. Le tremblement de la voix que l'on entend à certains moments a pour objectif d'exciter les danseurs. L'accompagnement est réalisé avec deux tambours gboro et une lame de coupe-coupe percutée.

Ce chant nommé “Kampti” a été composé en 1980 par le chanteur lui-même, Filtounonté Etienne Da, pour crier son innocence devant les gens du village de Kampti-Gongone qui l'avaient accusé du vol d'un billet de 1000 Francs CFA. Il comporte un long récitatif central contant sa propre histoire, entrecoupé de refrains chantés.

Refrains : « Vous sans valeur, ceux de Kampti, vous êtes sans respect. Oh la la, ah ya ya, on m'a nui à Kampti, moi je n'ai rien compris. Vous êtes malhonnêtes, gens de Kampti, vous êtes malhonnêtes. Mais si je dis Kampti, ce n'est pas tout Kampti, c'est Kampti-Gongone et seulement Kampti-Gongone. Ceux de Kampti-Gongone, vous êtes des voleurs. Si tu vas à Kampti, fais attention. Si tu vas à Kampti-Bouti, sois tranquille, mais si tu arrives à Kampti-Gongone, fais attention. »

 

Récitatif : « Ce sont les gens de Kampti qui m'ont fait mal, c'était en 1980. J'étais parti chez Sikilé, un camarade, mais il était absent. Pour l'attendre, j'ai écouté une cassette que je lui avais prêtée et que j'ai trouvé sur la table. Après l'avoir attendu en vain, je me suis rendu sur le terrain de foot pour jouer au ballon. Alors Sikilé est arrivé et m'a demandé si j'étais allé chez lui. Je lui ai répondu que oui. Il m'a demandé ce que j'avais vu chez lui. J'ai répondu : rien. Alors, il m'a fait savoir qu'il avait posé une somme de 3000 francs CFA dans sa chambre et qu'il lui manquait 1000 francs. Je lui expliquai que j'étais venu chez lui, qu'il était absent et que j'avais seulement écouté ma cassette. Il me dit alors que chez lui, il y a une femme pouvant identifier les voleurs. Ayant nié le vol des 1000 francs, il décida de m'amener chez cette dernière. J'étais d'accord et nous y sommes partis. Arrivés à la maison, sa sœur me pria de remettre les 1000 francs si c'était moi qui les avais pris. Je lui répondis que moi, un garçon de Gbomblora, je ne pouvais me rendre à Kampti pour commettre un tel larcin.  Mais je n'accuse pas tous les gens de Kampti. Je m'adresse à ceux de Kampti-Gongone. Comme il est signalé, il y a deux Kampti : Kampti-Gongone et Kampti-Bouti. Je m'adresse donc à ceux de Kampti-Gongone. Un jeune homme de Gongone était venu chez la victime pour lui prendre 1000 francs CFA sur ses 3000 francs. Ce jeune se nommait Kiemité et comme il avait appris entre temps que l'affaire allait chez la femme nommée Dõm, il possédait deux billets de 500 francs qu'il était allé jeter dans la maison de la victime pour que l'on pense que c'était moi. Ainsi nous sommes tous allés chez la femme nommée Dõm. Cette femme possédait un balai magique qui “prend” les voleurs. Alors, la victime est passée en premier. Il dit alors : “j'ai vraiment perdu l'argent et si j'ai menti, que le balai me prenne. Le femme a joué et le balai ne l'a pas pris. Puis ce fut mon tour et le balai ne m'a pas pris non plus. Je me suis donc levé et ce fut le tour du jeune homme qui était apprenti chauffeur. Lorsque son tour arriva, il ne prononça aucune parole. La femme joua et le balai le prit. Voyez moi ça ! S'il n'y avait pas eu cette femme à Kampti, on allait m'accuser pour rien ! Mon nom aurait été sali et on m'aurait pris pour un voleur à Kampti ! »

Village de Gbomblora. Voix : Filtounonté Etienne Da. Gboro(s) : Gouhité Herman Somé & Gborohité Da

Novembre 1994

Musiques et danses de fêtes

Chez les Lobi, les danses organisées à l'occasion d'initiations, de fêtes familiales (buúr) et pendant les périodes de repos, sont toujours accompagnées par deux balafons buo yolõ, un soliste et un d'accompagnement, et deux tambours gboro. Le balafon soliste est joué avec deux maillets ; celui d'accompagnement est joué soit avec deux maillets pour le contre-chant, soit avec un maillet tenu à main droite et une baguette de bois tenue à main gauche frappant rythmiquement la lame la plus grave de l'instrument. Pour ce répertoire, on utilise des balafons tétratoniques à 12 lames composant trois octaves. Ici, les instruments comportent approximativement les notes suivantes : Sib2, Réb3, Mib3, Solb3, Sib3, Réb4, Mib4, Solb4, Sib4, Réb5, Mib5, Solb5. 

On remarquera l'extraordinaire résistance physique des musiciens qui répètent pendant plusieurs dizaines de minutes d'énergiques et fatigants frappements sans faiblir ni modifier la pulsation. 

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Prélude -
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Prélude

Le “prélude” ou gõpri (prononcer gompri), littéralement “échauffement”, est joué avant la fête. Il permet d'une part aux musiciens de se mettre en condition et d'autre part d'appeler les convives et les danseurs. Le balafon d'accompagnement joue le contre-chant avec un maillet à main droite et un battement rythmique avec une baguette à main gauche.

Village de Sansana. Balafon(s) : Omfité Hien & Kerkimté Hien. Gboro(s)  : Lartiouté Hien & Filwalté Hien
Novembre 1994

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Danse ordinaire -
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Danse ordinaire

La “danse ordinaire” ou buúr fait partie du déroulement incontournable d'un programme de la fête. Le balafon d'accompagnement joue le contre-chant avec deux maillets. 

Village de Sansana. Balafon(s) : Omfité Hien & Kerkimté Hien. Gboro(s)  : Lartiouté Hien & Filwalté Hien

Novembre 1994

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Danse de la culture -
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Danse de la culture

La danse de la culture ou jãjan (prononcer djandjan) ou jukubina est interprétée dans toutes les fêtes. Dans cette interprétation, les balafonistes changent de rôle pour se reposer : le soliste devient accompagnateur et vice versa.

Village de Sansana. Balafon(s) : Omfité Hien & Kerkimté Hien. Gboro(s)  : Lartiouté Hien & Filwalté Hien

Novembre 1994

Danses funéraires

Pour les funérailles, le cycle des pièces est similaire à celui des fêtes, mais les mélodies et le rythme sont différents. On utilise un xylophone pentatonique (yolõ buo) à 14 lames composé de deux octaves et une quinte. Ici, les notes sont ici les suivantes : Do3, Mib3, Fa3, Sol3, Sib3, Do4, Mib4, Fa4, Sol4, Sib4, Do5, Mib5, Fa5, Sol5. Le balafon est accompagné par un tambour bãbãa et une lame de xylophone isolée est frappée avec une baguette de bois.

Le balafoniste, Tiomité Somé, âgé d'environ 70 ans, est un des plus anciens du pays Lobi. Il fabrique d'excellents balafons que les musiciens de la région viennent lui acheter. Il interprète des pièces très anciennes que les jeunes d'aujourd'hui ne savent plus jouer.

L'unique balafon est toujours accompagné par le tambour bãbãa à l'exception des secondes funérailles (bobuúr) qui ont pour but de conduire le défunt dans le pays de l'au-delà. Les funérailles ainsi que les prestations musicales durent deux jours.

Les gémissements du balafoniste n'ont pas de signification particulière. Ils représentent seulement une forme de concentration et “d'extase” éprouvée durant le jeu.

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Prélude aux funérailles -
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Prélude aux funérailles

Le “prélude” ou gõpri  permet aux musiciens de s'échauffer et d'avertir tous les habitants alentour du début des funérailles. Le bãbãa est ici frappé avec deux baguettes.

Village de Sansana. Balafon(s) : Omfité Hien & Kerkimté Hien. Gboro(s)  : Lartiouté Hien & Filwalté Hien

Novembre 1994

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Grandes danses -
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Grandes danses

Les “grandes danses” ou bikontina font partie du cycle incontournable des funérailles. Elles sont réservées aux initiés du gyoro, initiation qui fait passer les jeunes du monde de l'enfance à celui des adultes. Le bãbãa est ici frappé alternativement avec une baguette et avec la main.

Village de Sansana. Balafon : Tiomité Somé. Bãbãa : Tinguité Da. Lame percutée : Gninkiété Da

Novembre 1994

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Danse de la culture ou de la chasse -
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Danse de la culture ou de la chasse

La danse de la culture ou de la chasse appelée bãba (prononcer bamba) est l'équivalent de la danse jãjan de cycle de la fête.

Village de Sansana. Balafon : Tiomité Somé. Bãbãa : Tinguité Da. Lame percutée : Gninkiété Da

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Funérailles chaudes -
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Funérailles chaudes

On nomme “funérailles chaudes” ou bephuo (prononcer biphouo) cette pièce jouée juste après la mort accidentelle d'une personne, pour prévenir les habitants alentour.

Village de Sansana. Balafon : Tiomité Somé. Bãbãa : Tinguité Da. Lame percutée : Gninkiété Da

Novembre 1994

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