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La danse

Textes, photos, audios © Patrick Kersalé

La musique, dans sa fonction purement festive et conviviale, est indissociable de la danse. Danser se dit génériquement sɑ̃mɑ. Le terme sɑ̃n(ɩ)gɑ (de sɑ̃mɑ danser) désigne génériquement toutes les danses. La danse gan, qui met essentiellement en mouvement les hanches, se dit hɑgɩrá (de hɑg(ɩ)yɑ : les hanches). Le danseur est appelé hɑg(ɩ)sɑ̃nɑ. La danse pour les entités spirituelles est nommée génériquement sɩ̃ hɑgɩrá. Pour désigner la danse pour une entité spirituelle spécifique, on donne le nom de cette entité suivi du terme hɑgɩrá. On formera de même tous les termes tels danse occidentale (tɑfɩr hɑgɩrá), danse des Lobi (do hɑgɩrá)…
Il existe une forme de danse ancienne aujourd'hui presque oubliée, mais autrefois pratiquée lors des dernières funérailles et des réjouissances : sɑn(ɩ)mɑgɑ (litt. “danse différent de”).

Jeux chantés-dansés

Voici sept jeux chantés-dansés collectés en décembre 1999 dans le hameau de Sɑɑgɛ. Les femmes de ce hameau sont les seules à connaître ce répertoire. Au total, il se compose de seize jeux.

Ta main se retourne (Taa moro na yɛrɛma)

L'amant regretté (Nakoriya diibi)

Histoire d’un amant parti en voyage et sans revenir. La fille chante ses regrets :

« Mon amant aux dents blanches ne revient pas

Mon amant au teint clair ne revient pas

Tous ses frères arrivent, mais mon amant ne revient pas ».

Jeune garçon, arrête

La patate douce (Masa kutu)

C’est l’histoire d’une plante dénommée gbereme wata qui a enlevé l’amant d’une jeune fille. Cette dernière la suit pour savoir où elle a caché son amoureux.

Dahoro

Dahoro dahoro koro niye : « Le coureur traverse le creux de Sandi ».
Soliste puis chœur : « Dahoro dahoro koro niye koro ki sa miwe koro niye ».

Le monde s’est renversé

Toliya (nom d’une personne) we (interjection) : « Le monde s’est renversé ».
Ce chant est structuré en antiphonie, c’est-à-dire en deux chœurs se répondant. Les paroles sont brèves.
Chœur 1 : Toliya we
Chœur 2 : T’ma
Les deux danseuses font quelques aller et retour puis s’étreignent. À ce moment précis, le chœur prononce le mot kporo.


 

Le coucou

Le coucou a la réputation d’un oiseau sans valeur, aux mœurs légères, un oiseau aux yeux de serpent se nourrissant de petits insectes. Dans cette danse, deux femmes se poursuivent. La première fait se lever sur son passage les criquets et les serpents afin que le coucou qui la suit, puisse les manger. Ainsi dit la chanson :
« nango yango na bereku

tani waye, tani yae ».
« Viens derrière moi toi le coucou
Va en regardant devant, va en regardant derrière ».

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