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Tambour bɛrɛ̃ntɛ ou koto bie
Il convient de distinguer le bɛrɛ̃ntɛ (plur. bɛrɛ̃ntɛbɛ) du koto bie (littéralement koto enfant). Le premier fait partie de l'ensemble koto et de l'ensemble de tambours pour la culture (sʋ̃m(ɩ)nɩ minise). Le second est un composant de l'ensemble du tambour royal ('ɩthɑ minise) ; il est considéré comme l'instrument le plus sacré de la royauté.
Certains “ministres” du ká̃ɑ 'ɩyɑ détiennent un koto bie : buro'ri koyo, kɩ̃ngɛ ɩɩbie, kpodu ɩɩbie, mugonsi khoo, sɑ̃tée khoo, sᴐgɩthɑ khoo, wurkhum ɩɩbie.
Description
Même type de tambour que le koto mais de taille plus restreinte, comme l'indique son nom. Hauteur 54 cm ; diamètre peau 23 cm. La peau est celle d'une gazelle appelée localement sɩ̃gɩ̃nɑ.
Jeu
Comme ce tambour ne possède pas de pieds, soit on l’incline légèrement (contre le koto ou contre un morceau de tronc d’arbre) afin de laisser sortir les ondes issues de la vibration de la peau, soit on le porte avec une sangle entre les jambes, soit on le pose à terre horizontalement. Il est frappé comme le koto lorsqu’il est joué dans l’ensemble koto ou à mains nues lorsqu’il accompagne les travaux de labour.
Fabrication
Le koto bie attaché à la cour royale et représentant l’image guerrière du roi, n'est pas un banal tambour. Loin s’en faut, si l’on considère un aspect connu de sa fabrication. Autrefois, selon la tradition orale, son ancêtre le kɑ̃gɑnmɑdu pouvait être entendu à Gaoua tout en étant frappé à Opire, soit à une quarantaine de kilomètres. Lors de sa fabrication, l’ouverture du tambour était exposée à la fumée d’un feu dans lequel se consumait la gorge d’un lion, feu alimenté par des bûches provenant d’un arbre dont le craquement du tronc, lorsqu’on l’avait abattu, avait retenti de manière exceptionnelle. La puissance de ces deux éléments était alors censée se transmettre au tambour par la fumée. Selon la croyance, cet instrument est tellement puissant que quiconque regarde à l’intérieur du fût se brûle les yeux et devient aveugle.

bɛrɛ̃ntɛ, pour l'encouragement des laboureurs

koto bie, instrument de communication à la cour royale.